Petit cours de "traditionalisme" provençal...
La Saint Éloi est une fête en l'honneur du saint patron des orfèvres des métiers des métaux, des maréchaux-ferrant. Mais pourquoi ce jeu de mot avec les raisins ? Tout simplement parce qu'une fête sans raisins, ce n'est pas raisonnable. Un vieil adage dont les origines mystiques reviennent à la surface de nos jours est donc d'actualité : "Sans raisins, on ne vint plus à la fête"...
Bon revenons au sujet que je voulais développer.
Je suis tombé récemment sur un article intéressant de François Ribac, interviewé par Philippe Astor que je n'avais pas vu passé à l'époque... Ce sociologue nous donne quelques informations sur l'appropriation des œuvres par leurs auditeurs et nous montre comment les disques, depuis le vinyle, ont facilité l'appropriation des œuvres par le public. De quoi parle-t-on quand on parle "d'appropriation" ?
Appropriation : action de s'approprier (que j'aime les dictionnaires quand ils sortent ces définitions).
Grand Dictionnaire de Terminologie québécois : Action d’adapter quelque chose à un usage déterminé.Synonymes : acquisition, assimilation, concordance, conquête, occupation, usurpation.
Donc s'approprier c'est se rendre propriétaire d'un bien, d'une idée...
Le public donc, s'est approprié les œuvres, en copiant des passages entiers de disques pour apprendre à jouer de la guitare (qui n'a pas fait cela, même avec d'autres intruments ou d'autres musiques ?). Mais cette appropriation a une caractéristique particulière, elle est collective. On parle de public, pas d'une personne morale ou physique déterminée, mais d'un ensemble collectif rassemblant des pratiques dont un des buts est l'appropriation des œuvres, par la copie, par les écoutes successives, les mises en commun lors d'événements particuliers importants (les rites de passages que certains anthropologues ont démontré)...
La copie fait partie de cette appropriation naturelle des hommes, de cette interaction massive et in fine de cette élévation collective. Vouloir la neutraliser c'est tomber dans un piège digne du mythe de Sisyphe, vain et inutile au recommencement perpétuel.
L'idée de "décourager les pirates" sera-t-elle suffisante pour faire remonter les cours des actions des grandes industries ? Wait and see comme dirait l'autre, je ne pense pas qu'il faille attendre beaucoup de ces lois-ci pour permettre une véritable révolution sociale du statut des auteurs, ni même un véritable encouragement aux structures qui diffusent ou qui participent à la création dans notre pays. On se trompe de cible pour éviter les questions les plus compliquées à traiter. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, pas en montrant des publicités. Le travail ferait-il peur à notre chère Ministre de la Communication et de la Culture ?
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