samedi 12 juillet 2008

Mais comment ils font les artistes pour vivre ?

... surtout sans vendre de disques...
Ceci est un petit pied de nez aux signataires ou à ceux qui pensent avoir une vision "modérée" quand ils soutiennent la "riposte graduée".

Les artistes ont différentes sources de revenus.
On va parler d'un artiste qui se fait en gros 15 dates par an (ce qui est pas mal), 1 album tous les 3 ans (ce qui est assez régulier, mais moins que les artistes sous contrat de maison de disque), quelques passages radios sur des radios locales (et peut-être un passage dans l'émission de Foulquier, sur F.Inter), des projets artistiques communs avec d'autres artistes (album de reprises, album original, participation à un projet plastique...), commandes pour un entreprise (musique pour un site web, publicité...).

Qu'est-ce qui rémunère le plus un artiste dans ce cadre là ?
toung, ting, toung, ting... (le bip des jeux tv)

Les concerts !
Oui bon, sauf si vous décrochez un contrat mirobolant avec un publicitaire, un projet artistique vraiment bien rémunérateur (en temps d'enregistrement par exemple)... ce qui est du domaine du probable, mais surtout de l'improbable.
Si vous êtes à la Sacem,
Vous paierez des frais de gestion (20%) sur vos droits d'auteurs pour :
Les concerts, les disques, les diffusions, les projets artistiques...
Si vous n'êtes pas à la Sacem,
Vous aurez la totalité de vos gains sur les concerts, les disques (en tant que PAI (Production d'Artiste Inconnue) en retour de l'autorisation SDRM), les diffusions (là il faudra être vigilant et bien dire que soit vous demandez un petit truc au titre de vos droits d'auteurs, soit vous ne demandez rien), les projets artistiques et les commandes spécifiques (ce sont des contrats lambda dans lesquels vous préciserez vos droits d'auteurs).

On résume,
À part pour les diffusions où les conditions et les acteurs sont encore trop peu au courant des nouvelles pratiques sous licences ouvertes, vous y gagnerez à ne pas être à la Sacem.
La Sacem ne gérant que vos redevances pour droits d'auteurs, vous pouvez passer par d'autres cannaux pour protéger vos œuvres. Un simple envoi à soi-même de ses œuvres en lettre recommandé (sans l'ouvrir à la réception) suffit pour prouver ce que la loi vous demande, une preuve d'antériorité.

Concernant votre première source de revenus.
Les concerts ! Importants, ils vous permettent non seulement d'avoir un revenu intéressant (si la patron vous paie, si sous pouvez faire tourner un châpeau...), mais d'avoir un public, réactif (on l'espère pour vous !) et de premières critiques par rapport à votre travail. Le seul soucis aujourd'hui sur les concerts, ce sont les salles. Souvent les lois anti-bruits sont des prétextes à la fermeture de ces lieux de vie, les lois d'insonnorisation (importantes pour un voisinnage) sont trop rigides, les arrêtés préfectoraux ou municipaux concernant les affichages sont très répressifs (or tout le monde sait que c'est souvent le seul moyen pour une petite structure de communiquer sur un événement)... et les petits lieux de concert sont en difficulté.
Le collectif Rupture2013, basé à Lyon (Lyon qui veut être la Capitale Européenne de la Culture en 2013... sans les petits lieux), milite pour une reconnaissance du travail de ces petits lieux. Rejoint par le Collectif des Musiciens Lyonnais, ils entament des discussions avec les pouvoirs locaux, voire des actions (quand les discussions n'ont pas lieu, qu'elles sont annulées...) pour informer les citoyens de leurs difficultés et survivre pour que toutes les facettes de la culture puissent vivre ENSEMBLE.

Il est très important de soutenir ces initiatives, d'en informer le plus possible les acteurs locaux, la population, les responsables politiques pour faire connaître l'urgence de la prise en compte de ces réalités. Il en va de la survie de moyens de représentation des artistes.

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