Il est toujours intéressant de suivre les différentes déclarations sur le Midem qui donne le pouls de l'industrie culturelle et de ses directions. Outre les "solutions" de musique financée par la publicité, les clés usb qui bradent les revenus des artistes, les récentes mises à disposition des catalogues Fnac et Virgin en mp3 sans DRM (donc intéropérables avec la majorité des dispositifs existants), la chute du marché de la musique qui avait stagné en 2005, puis a "dramatiquement" plongé le reste de l'année 2006, les différents acteurs présentent leurs solutions, leurs modèles économiques pour sortir l'industrie culturelle d'une ornière qu'ils espèrent tous temporaire.
Ainsi, Bernard Miyet, président du directoire de la Sacem s'exprime sur cette vidéo.
Il nous donne quelques pistes éclairantes sur l'avenir, les échéances électorales sont ainsi mentionnées et on ne se doutera pas du tout vers quelle orientation politique un soutient à la loi DADVSI se tourne. Il loue le "pragmatisme" de la Sacem, pour défendre les auteurs dans ce magma de nouvelles initiatives éphémères, rappelant les 157 années d'existence de sa société pour lui donner une hauteur sur les évènements (nous avons résisté tout ce temps et nous pouvons nous adapter, en contractualisant, en négociant...).
Bref, les réflexions "externes" de la Sacem en forme de communication envers un publique ciblé (l'interview étant publiée sur un site d'information informatique) ne nous donnent pas beaucoup d'éléments de compréhension. Il en serait tout autrement si Mr Miyet nous donnait les avancées sur le format DDEX dont la Sacem est un élément moteur au sein de ce groupe de pression.
Car ce qui se profile est bien évidemment une reconquête des auditeurs pour mieux les enfermer dans leur mécanisme économique. Le format DDEX est un nouveau standard pour les DRM. Il rassemble tous les acteurs de l'industrie (Apple, Microsoft...) et les sociétés de gestion de droits (Sacem donc, SGAE (espagne)...) afin de mettre au point des DRM interopérables. Le futur n'est pas à l'abandon des DRM comme le semble nous faire croire les initiatives de la Fnac et de Virgin, voire celles de Spiral Frog (musique illimitée contre de la publicité), de Jamendo (publicité faiblement rémunératrice pour des auteurs sous licences de libres diffusion), mais plutôt à un renforcement des protections des DRM pour revenir en force en supprimant un des meilleurs arguments contre (ou en tout cas le plus mobilisateur), l'interopérabilité.
Et après cela, je me poserai la question de savoir qui va se bouger les fesses pour convaincre les députés de l'absurdité des DRM dans le cadre des politiques culturelles dans notre pays... L'Accessibilité à la culture, ça vous dit quelque chose ? La démocratisation culturelle ? L'Education Populaire, apprendre en faisant, en étant acteur de sa propre "éducation citoyenne" ?
Voilà toutes ces choses qui sont menacées par la main mise de ces groupes industriels sur la "culture" qui n'appartient à personne si ce n'est à tout le monde. Et d'ailleurs pour compléter ma réflexion, je vous parlerai dorénavant de "cultures", et non de "culture" au singulier car il existe autant d'acquis culturels que de personnes.
1 commentaire:
Merci de nous citer dans ton billet !
Si je peux me permettre, ma perception du MIDEM au sujet des DRM a été toute différente. Les DRM sont en voie de disparition, entre eMusic, EMI et autres annonces. Le message etait clairement au MP3 non protégé. Enfin, c'est ma perception des bruits de couloirs, discussions que j'ai eu là-bas.
Je viens de relire ça:
http://culturelibre.net/article.php3?id_article=354
Quand est ce que tu reviens ? Il n'y a quasiment plus de pub SFR ;)
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Laurent
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