mardi 8 mai 2007

Suite à l'affaire sur BN Flower...

Le site BN Flower, site appartenant à un certain Ignazio Lo Faro, désire depuis peu utiliser les musiques qu'il héberge (dont beaucoup d'artistes libres, je ne l'ai pas beaucoup entendu sur les utilisations d'artistes Sacem...) pour des spots publicitaires... tout ça bien entendu sous couvert de "on vous offre une visibilité, donc on vous doit rien".
C'est incaudavendum alias Siegfried Gautier qui le premier, en tant qu'artiste et utilisateur du bouzin à réagit sur le forum du site et nous a fait part de ses réflexions.
Il s'est fait invité à partir ("casse toi si tu n'es pas content"... ça me rappelle quelque chose...), ce qu'il a fait, et les personnes qu'il l'ont défendu se sont retrouvées virées manu millitarii du site.

Je me rappelle que sur le thread sur Dogmazic je m'étais prononcé pour une reprise de mes créations dans des vidéos de jeux vidéos ou des tests de matériel informatique... en leur demandant de me prévenir si utilisation, pensant que de toutes façons, la qualité de production de mes titres ne leur iraient pas.

Dans tous les cas, je précise que dans une démarche d'illustration sonore d'un contenu critique (et on pourra en parler longtemps de la valeur critique d'un article de test de tel ou tel matériel/logiciel...), je trouvais ceci acceptable (mais j'ai peut-être jugé trop rapidement, et surtout connaissant moins le "milieu" de la musique et ses utilisations/aspirations légitimes). Dans une démarche de "création" publicitaire, le problème est différent. Cela revient à faire directement de l'argent "sur le dos" de l'artiste, et cela n'est pas acceptable en plus du flou sur les utilisations des musiques et des montants potentiellement générés.

Maintenant sur les thèmes "l'artiste libre n'est pas une merde, il peut être (certains le sont déjà) un professionnel ou vouloir vivre de ses créations"...
Ceci dépend, on le voit bien avec la LAL, de la vision même de l'artiste sur sa musique. Dans tous les cas, il me semble nécessaire que des intermédiaires soient ici créés (comme dans le système actuel, mais à plus petites échelles et en réseaux fonctionnels). Des labels, des collectifs sous licence libre existent, et toutes les utilisations commerciales en deviennent plus pertinentes car attachées à un discours cohérent et accepté par les artistes.

Ces plate-formes gratuites de musique prennent la place nécessaire entre l'artiste et les utilisations de sa musique pour en faire n'importe quoi, et très souvent les animateurs de ce genre d'entreprises sont rarement parmi les premiers à produire une réflexion sur un modèle alternatif de rémunération ou de création de valeur (ce très cher Alban et sa "co-création"). Le modèle publicitaire est un modèle centenaire qui a pour objectif de faire passer un message ("achetez notre produit en images flashies et sonores") plutôt que des valeurs. Accepter ce modèle économique revient à dire "nos valeurs valent moins que leurs pubs".

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour cet article qui résume bien les enjeux de l'affaire. Je précise, pour être totalement exact, qu'une seule personne a été "virée" par Ignazio, mais que ce dernier, n'assumant peut-être pas d'aller au bout de sa démarche d'éviction, a finalement laissé (jusqu'ici) cette personne rester. De même qu'il n'a pas supprimé les pages où je lui ai laissé un petit "souvenir".
Mais ça ne change rien au fond de l'affaire.

Anonyme a dit…

La personne en question, c'est moi...
Mon avis :
1)Il est inacceptable qu'on puisse utiliser la musique sans le consentement de l'artiste.
2)L'argument "Votre musique est utilisée pour une pub et vous bénéficiez en retour d'une visibilité accrue" est également irrecevable. Ce procédé est une façon de réduire les coûts de production des publicités, pas autre chose.
3)La majeure partie des sites internet fonctionnent sur le modèle publicitaire. Tant que la pub permet de financer le site c'est un moyen, un mal nécessaire. A partir du moment où le site commence à gagner de l'argent, je considère que c'est de l'exploitation malhonnête du contenu produit par l'artiste. Actuellement, c'est ce à quoi nous assistons. Il me semble que c'est cela le web 2.0. C'est finalement le même principe que pour la musique utilisé gratuitement dans les pub. Ces sociétés n'ont même plus à créer de contenu. Elle acquière les "produits" gratuitement et les revendent à des annonceurs avec une marge presque infinie : La plus belle exploitation de l'homme par l'homme !

Anonyme a dit…

Moi ce qui me gêne c'est de voir La Blanche dans le "top 5" de Bnflower alors qu'il est à la sacem.

Unknown a dit…

Bah, c'était sur la base du volontariat des auteurs, si aucun auteur n'était intéressé, le type n'aurait pas persévéré.

Dans l'histoire Ignazio de bnflower ne fait que "transmettre" un proposition, et n'impose rien du tout.

Il aurait peut-être dû demander au type de faire sa proposition lui-même, mais de là à dire qu'il veut vendre bnflower à la pub, mouai bof j'y crois pas. Je suis légèrement dans le truc depuis le début, et il n'y a toujours pas de pub...

Ignazio a juste été maladroit dans sa manière de transmettre la proposition qu'on lui a faite. Les réactions sont excessives, c'est pas étonnant qu'ignazio s'énèrve. A mon avis il n'y a pas de quoi en faire un foin.

Après, si quelqu'un trouve acceptable ce "marché". Pour moi, l'auteur est grand et il prend ses décisions tout seul. Tant pis s'il se trompe.

Unknown a dit…

Oui ce sont des problèmes évoqués depuis pas mal de temps sur d'autres plate-formes. La Sacem de toutes façons ne semble pas vouloir poursuivre les plate-formes ni les artistes, par contre le risque existe bien pour toutes les personnes qui téléchargent et partagent la musique de ces artistes dans la plus totale illégalité (en raison notamment de la complexité des droits entrant en jeu, celui du producteur, celui de l'interprète...). J'imagine mal un auditeur attaquer l'artiste en justice pour avoir mis à disposition sur le net des musiques pour lesquelles il n'avait pas le droit de le faire (puisqu'il a cédé ses droits à la société de gestion).

Un des enjeux majeurs, je pense, avec la musique libre c'est de créer de nouveaux modèles économiques durables et équitables. Assainir les relations "artistes/public", pour les rendre respectueuses pour tout le monde. Les modèles publicitaires sont-ils à même de remplir ces objectifs ?

Anonyme a dit…

Juste une précision, pour le côté sacem de certains artistes.... il me semble que depuis le début BnFlower a toujours parlé en terme d'artistes indépendants et pas seulement libres.
Disons que ce sont les artistes libres qui se sont imposés à BnFlower, car ils s'inséraient beaucoup plus facilement dans le schéma de BnFlower.
Mais comme je le dis, j'ai toujours vu BnFlower comme une initiative pour les indés... sacem ou pas.

Unknown a dit…

Si on en croit la "Mention légale" du site (tout en bas en minuscule sur les pages du site), et notamment par ce lien : http://bnflower.com/beta/mentions_legales.html#l9

Le site informe juste les auteurs sur les contradictions possibles entre les sociétés d'auteur de gestion collective et la présence sur BN Flower. Il existe aussi un flou assez malsain sur ce articles. Le n°9 précise que "EN AUCUN CAS BNFLOWER NE POURRA ETRE TENU POUR RESPONSABLE DE LA DIFFUSION D'OEUVRES GEREES PAR UNE SOCITEE DE GESTION COLLECTIVE DES DROITS D'AUTEURS. LES FLOWER SONT SEULS RESPONSABLES DES DECLARATIONS Q'ILS FONT LORS DE LEURS INSCRIPTION A BNFLOWER. LES BEE SONT SEULS RESPONSABLES DE LA DIFFUSION DES OEUVRES PRESENTES SUR BNFLOWER." et l'article n°10 précise : "En aucun cas Bnflower ou un autre membre de sa communauté (administrateur, webmaster, Bee) ne pourra être tenus pour responsables de la diffusion d'une oeuvre placée sur le site Bnflower et diffusée sur le réseau Bnflower. Seuls l'artistes (Flower) est responsable de la légalité de la diffusion de ses oeuvres. Cette responsabilité est implicite et automatique lors de l'inscription à Bnflower."

Sur quel pied danser ?

Anonyme a dit…

Effectivement, vu en ces termes, celà complique beaucoup la bonne foi du site quand à ses objectifs et les moyens pour y arriver. C'est flou...

Néanmoins, je reste convaincu que BnFlower est sans conteste la meilleure initiative de toutes celles que l'on connait bien... car elle agissait sur le point bien particulier de l'entraide et plus précisément du fait qu'un blogger ou un internaute peut devenir un diffuseur potentiel. Pour moi ce site est conceptuellement le plus efficace de tous et aussi le plus humain.

Rapport à cette histoire, j'ai décidé de masquer les players de mes sites en attendant de voir ce qu'il se passe. Je reste persudé qu'Ignazio est quelqu'un de bienveillant, mais disons puisque les artistes ne sont pas en phase avec son concept, je préfère ne pas imposer quoi que ce soit.
A voir si l'alternative sera laissée aux artistes ou si tout sera imposé.

Je penche naturellement dans le premier plan et pense qu'il faut absolument éviter de toujours "faire payer" le mal-être lié au capitalisme de notre monde sur ces sites qui partent d'un bon sentiment... je déplore réellement, après avoir tout relu et analysé, la manière dont certains se sont acharnés immédiatement, sans avoir plus amples explications. Je rejoins complètement Fridh, il n'y a pas de quoi en faire un foin je pense. Iganzio semble être resté ouvert aux propositions de ses membres... c'est ce que je ressors du débat sur leur site.

Anonyme a dit…

Aïe !
Il n'y a pas eu d'acharnement sur le site.
Juste un désaccord exprimé. Il faut arrêter de jouer les pleureuses, un vient de se faire élire comme ça. C'est visblement une stratégie payante !
Tout le monde se fera son opinion en lisant le poste en question. Hormis pour la possibilité donnée maintenant de décliner l'offre, il n'y a eu aucune réponse aux questions éthiques soulevée et c'est maintenant comme ça depuis un bon moment.

Anonyme a dit…

Je ne pleure pas mankind... pour preuve j'ai ma propre opinion, pour l'instant je masque et j'attends. Je trouve que le ton de réponse est plutôt déplacé, mais en réalité je ne peux pas reprocher la manière dont ça se passe sur ce thread, ça reste courtois... alors je me dis on verra bien.
je me refuse à condamner l'intiiative sur ce simple fait. j'attends la suite.

Je "déplore" juste certains discours anti-liberal qui sont déployés dans ce cas où comme ce fut le cas dans d'autres cas sur d'autres sites... ça n'a tout simplement rien à faire là... disons "en l'état". Il faut dialoguer, echanger... ça sert à rien non plus de faire l'inverse de la personne récemment élue dans notre pays... pour moi ce n'est pas la bonne solution... la troisième voie sera la bonne !
je l'espère... à plus

Anonyme a dit…

La troisième voie. J'y ai cru et j'espère encore. Je suis encore sur Jamendo qui m'a semblé plus à l'écoute ces derniers temps. La différence, c'est qu'on sait en allant sur Jamendo que c'est une société commerciale. Il n'en va pas de même avec BnFlower. On ne sait pas (plus) ce que c'est exactement.
Maintenant, je suis parti de BnFlower. Son fondateur l'a expressément demandé (lire le thread). Je n'ai fait qu'exprimer des inquiétudes... J'espère qu'elle ne se vérifieront pas. Pourquoi alors diaboliser ceux qui ont joué le rôle de garde-fou ? C'est très déplaisant de ne pas pouvoir dire ce qu'on pense sans que l'on soit invité à partir. Puisque tu as fait le parallèle avec notre nouveau président staracadémiste de la politique, c'est un peu du style :
"La France aimez là ou quittez là"